C'est une histoire qui paraît aujourd'hui totalement incongrue¿: comment Céline Dion, star planétaire devenue la Québécoise la plus célèbre du monde, s'est-elle retrouvée, à la fin des années 80, à défendre les couleurs de la Suisse lors de l'édition la plus mémorable du concours de l'Eurovision¿? Cette histoire ne doit pourtant rien au hasard. Elle est même révélatrice à plus d'un titre de la carrière de la chanteuse et du duo qu'elle a formé durant plus de 40 ans avec René Angélil, son manager et unique amour. Elle est à la fois romanesque et calculée, too much et pourtant d'une sincérité confondante. Née d'une opportunité de conquérir de nouveaux marchés autant que d'un pari de producteur, cette aventure va révéler à 600 millions de téléspectateurs la mue d'une artiste, illustrer le passage d'une petite fille au look ringard et aux dents de travers à une jeune femme prête à saisir sa chance. Moins de 10 ans après cette victoire, Céline Dion est choisie pour chanter "¿My heart will go on¿", la chanson de Titanic qui triomphera, comme le film, dans le monde entier. Une trajectoire fulgurante¿! À travers le prisme de ce concours au finish haletant, c'est le portrait d'une compétitrice qui se dessine. Le champion, à l'origine, était le combattant choisi pour représenter un camp ou une cause. C'est donc la Suisse qui donnera en premier à Céline Dion ses attributs de championne.